Ton visage Océan



-        Cher humain 
Voilà un moment que je ne t’ai pas écrit.
Je suis là
Je prends le temps aujourd’hui
Pour savoir comment tu vas
Et ton cœur, lui ?
Est-il paisible ou affolé ?
Souhaite-t-il s’améliorer ?
Accepte-t-il de devoir courir autant ?

Es-tu confortable dans ton nid ?
Ton chez-toi ?
As-tu tout ce dont tu as besoin ?
Tout ce dont tu as envie ?
Et ces élans de voyage, ils t'habitent encore ?
Ces envies de parcourir le monde ; du désert du Sahara à la cordillère des Andes, de Pétra à l’Amazonie ?

Qu’as-tu appris pendant ce confinement ?
Un nouveau projet a-t-il émergé ?
Un nouveau rêve ?
Une nouvelle habitude ?
Une nouvelle passion ?

-       Ce sont beaucoup de questions que tu me poses là, m’as-tu rétorqué en souriant. Laisse-moi un moment pour y penser. Mais toi, comment vas-tu, Océan ?

-       Bien sûr, tu as tout ton temps, ai-je répondu d’un ton bienveillant. Je vais bien, je vais mieux. Le confinement m’a permis de guérir et de me régénérer. Les médias disaient que le monde était en pause, mais non ! Le printemps est bel et bien là ! Les fleuves se sont réveillés, les tulipes ont fleuri, les bernaches sont revenues et les arbres se préparent à déployer leurs bourgeons, leurs feuilles et leurs fleurs. La nature, elle, n’a pris aucune pause.  Elle n’a bénéficié que d’un intermède de pollution et de dérangements causés par l’homme.

D’ailleurs, savais-tu que, pendant le confinement, des poissons ont nagé dans les eaux de Venise ? Que des familles de canards ont déambulé dans Paris ? Et que des dauphins ont été observés en Sardaigne ? Mes frères océans, mes cousines rivières et mes enfants étangs, s’en sont réjouis !

-       Mais pourquoi tout cela s’est-il produit ? m’as-tu demandé.


-       Eh bien, j’estime que l’humain avait besoin d’un temps d’arrêt pour se reconnecter à sa source, à son essence, à sa créativité et à sa joie. Pour essayer, du moins. J’estime que ce confinement a été positif pour beaucoup de gens. Pour certains, ça a été plus difficile que d’autres, certes
Mais pour ceux qui ont galéré, le temps démontrera que tout avait un sens
Que tout était parfaitement bien orchestré.

-       À ce point, Océan ?

-       Oui, les événements de la vie nous mettent parfois sur pause de façon impromptue, que ce soit par le deuil d’un être cher, une rupture, une perte d’emploi ou un congé de maladie… Or, tout ça a sa raison d’être si nous acceptons de lâcher prise. Toutes ces périodes de temps suspendu nous offrent un moment de réflexion et de renouveau vers un monde plus beau et meilleur. La question est : vers quoi marchons-nous ?

-       Je veux marcher vers le bonheur ! m’as-tu dit.

-       C’est beau et c’est noble ce vers quoi tu tends. J’ai la même aspiration, sauf que je ne marche pas, je me laisse bercer par mes vagues et je suis le courant, ajoutai-je en esquissant un sourire. Lorsque nous avons le nez rivé sur l’écorce, nous ne voyons pas la beauté de la forêt derrière ! Tout le monde a eu plusieurs semaines de répit du système. Comment ce temps a-t-il été utilisé ? Ça, c’est la question et c’est ce qui pourrait faire la différence en bout de ligne. Mais bon, le temps, n’est que relatif, n’est-ce pas ?

-       J’aime t’écouter, ça sonne doux à mes oreilles. Quel autre message as-tu à me livrer, bel Océan ?

-       Tu sais, au fil des siècles qui ont suivi ma naissance, j’ai réalisé que la gratitude est une des plus grandes clés du bonheur, beau temps, mauvais temps, ciel bleu ou orageux. Ça me fait d’ailleurs penser à un texte que j’affectionne beaucoup. En voici mes passages favoris :

« Sois en paix.
Je t'apporte le soulagement à ta détresse, dont je connais la cause... et le remède.
Tu as pleuré sur tous tes rêves d'enfant qui se sont évanouis avec les années.
Tu as pleuré sur ton amour-propre meurtri par l'échec.
Tu as pleuré sur ton potentiel que tu as sacrifié pour de la sécurité.
Tu as pleuré sur ton individualité que la foule a piétinée. Tu as pleuré sur tous tes talents gaspillés parce qu'ils n'ont pas été utilisés.
Ne pleure plus... je suis avec toi...et ce moment est le point tournant de ta vie.
Tout ce qui s'est passé jusqu'à présent n'existe pas plus
Pourquoi t'es-tu trahi ?
Pourquoi as-tu pleuré en disant que toutes les bénédictions de l'humanité t'avaient été retirées ?
Pourquoi t'es tu fais croire que tu étais impuissant à changer ta vie ?
L'espoir t'avait-il abandonné ?
Pourquoi te blottis-tu dans l'ombre, comme un géant vaincu ?
Tu as tellement de bénédictions.
Elles débordent de ta coupe
Et tu n'y as jamais pris garde, comme un enfant élevé dans l'abondance, car je te les ai données généreusement et régulièrement.
Apprends alors le premier secret du bonheur et de la réussite.
Tes bénédictions sont ton trésor.
Tes outils avec lesquels tu vas construire, dès aujourd'hui, les fondations d'une vie nouvelle et meilleure.
Je t'ai donné ce monde et tout pouvoir sur lui. Puis, pour te permettre d'atteindre ton plein potentiel, j'ai une fois de plus, placé ma main sur toi, je t'ai donné des pouvoirs inconnus à toute autre créature de l'univers, même encore aujourd'hui.
Je t'ai donné le pouvoir de penser.
Je t'ai donné le pouvoir d'aimer.
Je t'ai donné le pouvoir de vouloir.
Je t'ai donné le pouvoir de rire.
Je t'ai donné le pouvoir d'imaginer.
Je t'ai donné le pouvoir de créer »
[1].

-       Comme c’est beau !

-       N’en tient qu’à toi de faire les changements pour amener ta vie à son nirvana.

-       D’accord, je vais essayer. Mais, dis-moi, Océan, allons-nous nous revoir ?

-       Bien sûr ! Aie confiance ! Tout aura un sens un jour…

-       Merci, tu me donnes espoir. En terminant, qu’est-ce que je te souhaite ?

-       Quelle bonne question ! Tu sais que tu aurais pu écrire tous ces mots, toi aussi, n’est-ce pas ? Tous les êtres vivants portent la même quête : celle de paix, de calme, de joie et d’amour. Avec des moments de folie et d’intensité, certes, mais nous cherchons tous à retrouver le calme en soi, et c’est là une autre grande clé du bonheur. Mais bon, je m’égare un peu. Pour répondre à ta question, eh bien, souhaite-moi de vivre dans une eau pure et que mes fonds marins soient sains et permettent à des milliers d’espèces de poissons et de végétaux d’y vivre paisiblement. Souhaite-moi de cultiver la résilience du nénuphar, la beauté des tulipes, la force des arbres, la persévérance des plantes et tellement plus encore ! Souhaite-moi de voguer doucement vers l’immensité. Tiens, j’ai un message pour toi. Je l’ai déposé dans une bouteille à la mer il y a des lustres, mais comme tu ne l’as jamais trouvé, je te le fais parvenir aujourd’hui :

« À toi qui liras ce message, je veux t’inspirer à croire en toi et à réaliser, que tu fais, toi aussi, partie de la beauté du monde. Je t’invite à découvrir ta grandeur d’être, ta splendeur d’âme. D'ici nos retrouvailles, d’un océan à l’autre, que ce soit sur l’océan Indien, le Pacifique ou l’Atlantique, je te souhaite tout ce que ton cœur désire, de marcher vers ton plus grand rêve, ton rêve de vie, ta mission d’être, ta mission d’âme. Et, j’espère que dans mon reflet, tu y retrouves un peu plus ta vraie nature. »

-       Merci pour tout ! Je me sens inspiré par cette conversation avec toi aujourd’hui. Je ressens plus de légèreté. J’ai hâte de te revoir et de pouvoir contempler à nouveau ton visage Océan, celui qui nous ramène à soi…


*  Vous avez aimé cette chronique du recueil "Chroniques de fleurs coupées en temps de confinement" ? Si oui, abonnez-vous à ma page d’auteure Genevieve Poulin - auteure et visitez le www.cinqanges.com pour découvrir mes deux premiers romans : Cinq anges dans un 4 ½ et Chroniques du Café Morgane. Doux printemps aux couleurs pastels !*

@Crédit photo: Danielle S. 


[1] Passages du mémorandum de Dieu de Og Mandino et adaptés par Annie Marquier

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